Le contexte.

Si une nuit, près de votre lit, l’une de ces soirées où vos parents vous lisaient une belle histoire, on vous avait raconté que dans un monde complètement différent existait sept îles qui flottaient dans les airs comme par magie, y auriez-vous cru? Mes chers amis, fermez les yeux, oubliez notre monde rempli de maux et de soucis, négligez les paroles des autres et n’entendez que mienne. Laissez-moi vous souffler à l'oreille une merveilleuse histoire.

Dans ce monde, il n’y a pas de pollution. Tout y est beau, tout y est bon. Dans cet Univers, on y trouve une harmonie qui ne nous ait pas propre, une sorte de chaleur étrangement réconfortante. Et dans ce monde cohabite en euphonie sept îles volantes. Toutes les îles s’aident mutuellement en cas de famine, de destruction des bâtiments ou de crise économique. Ces îles sont : Nubes, le continent aux mines d’argent et d’or, Fuildre, l’île aux noix de cocos et aux plages de sable chaud, Cantus, le continent de la musique du monde, Flos, la place aux milliers d’herbes et fleurs, Piscem, l’île aux gibiers, Fundere, le continent à la démocratie juste et pour finir, Caelum, l’endroit aux mille et un rêves. Chaque habitant de ce cercle de continent vit reposé, des rêves pour autrui, un sourire toujours perché sur ses lèvres, même lors des journées de pluie.

À Caelum, la vie est un véritable paradis. La plus haute des îles compte un millier d’habitants en tout genre. La ville regorge de couleurs, les travailleurs les plus paumés sifflotent des mélodies pour se remonter le morale, les enfants courent dans les champs de blés, tout y est magnifique. On y nait et on y meurt dans un pur bonheur. Un bonheur qui est semé dans toutes les terres de ce monde de paix, un monde rempli d’amour et de couleurs.

Et pourtant, malgré un bonheur impeccable, il existait toujours de la jalousie dans ce monde volant. Une jalousie si forte qu’elle pouvait en tuer des milliers.

Triste à dire, mais les contes de bonnes fées n’existe pas et l'Univers d’îles volantes n'y faisait pas exception. Il a toujours été impossible, même dans les plus beaux songes, que le bonheur contagieux de Caelum, l’îlot reine, touche tout le monde aussi longtemps que nous l'avions espéré. Quand est-ce que cela avait bien pu commencer? Il y a bien cent ans, deux cent ans? Plus personne de nos jours ne le sait. C'est un secret qui sera à jamais gardé.

Mais les désastres, eux, ne seront probablement en aucun cas oubliés. Un simple détail, une banale petite grippe, voilà ce qui avait commencé chez Piscem pour se transformer en une véritable épidémie mondiale. Et vint s’agrémenter sur le gâteau empoisonné une pénurie de minéraux chez Nubes, le développement d’une bactérie aquatique à Fuildre, la révolution des musiciens et des poètes chez Cantus, des immenses pousses de mauvaises herbes dans les terres de Flos et de la corruption chez les habitants de l’île de Fundere. Elles avaient tous goûter à cette période de détresse et de malheur. Toutes sauf une seule… Caelum. Et une île qui, malheureusement, refusa d’aider ses proches en prétendant être en manque cruciale de nourriture. Avait-elle dit la vérité à ce moment-là, Caelum? Et grâce au refus de l’île maitresse, voilà que ce monde chamboulait sous le joug de l'éclosion d'une guerre mondiale.

Fini la solidarité, les liens forts entre chaque habitant et le bonheur, la belligérance faisait place dans toutes les pensées. Gagner, conserver son honneur, rester debout, devenir la nouvelle puissance, tout était en jeu. Et se fût pendant des années et des années que notre monde se gava de sang, de meurtres et de cris de douleur. Qu’était-ce l’amour, l’amitié et la joie? Qu’était-ce de serrer la main à des Hommes, loin d’être de la même île que nous, en riant jusqu’à en verser des larmes? Nous avions tout effacé de notre mémoire et sauver notre peau était devenu plus importante que sauver celle des autres.

Et tout d’un coup la colère des dieux avait frappé nos terres sanglantes. Une force inhumaine, venant faire taire les coups de canons et les explosions bruyantes. Ce nuage noir, inconnu de tous, était venu nous étouffer et nous enlever la vie. Un immense massacre. Des femmes, des enfants, des frères et des sœurs, une majorité écrasante y passèrent. Une maladie qui vous aspirait l’air des poumons et vous laissait tomber dans un coma, les yeux coulant de sang foncé. Puis elle s’était arrêtée, d’une journée à l’autre, comme ça, sans l'ombre d'un avertissement. La toxine laissa, toutes les îles sans exception, dans un état déplorable et nous fûmes pris avec un restant, petit, certes, de cette bactérie étrangère. Mais la maladie ne tuait plus. On aurait pratiquement dit qu’elle offrait quelque chose de nouveau à nous, humains, en compensation de son carnage.

Ce monde n’est plus ce qu’il est aujourd'hui. Voilà plus de six générations qui viennent de s’écouler depuis la maladie offerte par nos dieux suprêmes, dieux que personne n’ose prononcer les noms par peur de vivre un nouveau cataclysme. Six générations de pauvres enfants souffrant des corollaires secondaires de la bactérie, de travailleurs obligés de vivre d’agriculture, d’injustice entre les classes sociales. Six longues générations! Et aujourd’hui, heureusement ou malheureusement, à vous de décider, les forces de l’ordre sont attitrés comme gouvernement général de notre île bien aimée. Nous, misérables habitants, sommes dans l’obligation d’obéir à tous leurs ordres.

Mais elles ont peur de nous, de tous les enfants que naissent sur ces terres où jadis baignait une si belle civilisation. Ils ont peur de voir d’autres gamins naître comme nous. Car nous avons quelque chose de plus fort qu’eux, de bien plus puissant. Et cette chose pourrait leur faire perdre toute la force qu’ils possèdent. Pourtant, nous restons calmes parce qu’ils nous offrent tout ce dont nous avons besoin. Nous ne voulons pas nous révolter, nous voulons simplement être accepté par les autres. Car nous, sixième génération de Caelum, possédons des pouvoirs fantastiques.

Bienvenu dans notre monde, cher lecteur, dans un monde instable où vit des gens malheureux, chanceux et aventureux, dotés de dons étranges. Oserait-tu mettre pied sur le sol de Caelum?